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Le random French thread

category: residue [glöplog]
Ici l'ambassade française / francophone de la demoscene sur Pouet.net.
added on the 2009-07-08 01:09:02 by willbe willbe
en nu allemaal stug hollands lullen hiero!
added on the 2009-07-08 01:13:34 by havoc havoc
Ca commence bien...
added on the 2009-07-08 01:20:44 by doh doh
Bienvenue chez toi ami de France et des colonies.
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added on the 2009-07-08 01:25:41 by doh doh
le hitler
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added on the 2009-07-08 01:50:37 by snoutmate snoutmate
VIP VIP VIP
added on the 2009-07-08 01:54:45 by wullon wullon
(VIP)
added on the 2009-07-08 01:54:56 by wullon wullon
Trigger("Player 1"){
Conditions:
Deaths("Player 1", "Kyadarin Crystal Formation", Exactly, 150);
Deaths("Player 1", "Right Wall Missile Trap", Exactly, 0);
Deaths("Player 1", "Ruins", Exactly, 0);
Bring("Player 8", "Protoss Zealot", "Player 5x5", At least, 1);
Bring("Player 1", "Any unit", "Templatus-Exit", Exactly, 0);

Actions:
Display Text Message(Always Display, "Accosting: Blademaster Wanderer");
Move Location("Player 8", "Protoss Zealot", "Player 5x5", "HandleToTalkingUnit");
Order("Player 8", "Protoss Zealot", "Player 5x5", "Player 5x5", move);
Set Deaths("Player 1", "Ruins", Set To, 1);
Preserve Trigger();
}
RB: Laten we dat vooral doen. Die fransozen zijn me een stel schavuiten van heb ik jou daar.

Daar aan de costa zag ik je lopen
en ik ben eerlijk, je zag er lekker uit.
Dus ik zei moppie ga je met me dansen
ik ben de slagroom en jij het stukkie fruit!

REFREIN:

Doe mij een toppertje en een breezer-ananas
en doe er ook maar een dubbele whisky bij.
Want vanavond gaan alle remmen los
en we dansen, springen, zijn zo blij.

Alle mensen stonden maar te dansen
maar er was niemand net zo mooi als jij.
De hele avond hebben we lopen sjansen
en ik vroeg: "Schat, wil jij wat drinken van mij?".

REFREIN:

Doe mij een toppertje en een breezer-ananas
en doe er ook maar een dubbele whisky bij.
Want vanavond gaan alle remmen los
en we dansen, springen, zijn zo blij.

Toen de avond zijn einde naderde,
zei ze "schatje ik ben morgen vrij".
Het is tijd voor de laatste ronde,
ze sprong de bar op en weet je wat ze zei?

REFREIN:

Doe mij een toppertje en een breezer-ananas
en doe er ook maar een dubbele whisky bij.
Want vanavond gaan alle remmen los
en we dansen, springen, zijn zo blij.

Doe mij een toppertje en een breezer-ananas
en doe er ook maar een dubbele whisky bij.
Want vanavond gaan alle remmen los
en we dansen, springen, zijn zo blij.
added on the 2009-07-08 08:53:53 by Rob Rob
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added on the 2009-07-08 09:03:53 by decipher decipher
Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats?
Ils viennent jusque dans vos bras.
Égorger vos fils, vos compagnes!

Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

Que veut cette horde d'esclaves
De traîtres, de rois conjurés?
Pour qui ces ignobles entraves
Ces fers dès longtemps préparés?
Français, pour nous, ah! quel outrage
Quels transports il doit exciter?
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage!

Quoi ces cohortes étrangères!
Feraient la loi dans nos foyers!
Quoi! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fils guerriers!
Grand Dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres des destinées.

Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis
Tremblez! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix!
Tout est soldat pour vous combattre
S'ils tombent, nos jeunes héros
La France en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre.

Français, en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups!
Épargnez ces tristes victimes
À regret s'armant contre nous
Mais ces despotes sanguinaires
Mais ces complices de Bouillé
Tous ces tigres qui, sans pitié
Déchirent le sein de leur mère!

Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre!

Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie
Combats avec tes défenseurs!
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire!

+

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Je t'aime
Oh, oui je t'aime!
Moi non plus
oh, mon amour...

Comme la vague irr?solu
Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins
Et je me retiens

Je t'aime, je t'aime
Oh, oui je t'aime
Moi non plus

Oh mon amour...
tu es la vague, moi l'?le nue

Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Et je te rejoins

Je t'aime, je t'aime
Moi non plus
oh, mon amour...

Comme la vague irr?solu
Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins
Et je me retiens

Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Et je te rejoins

Je t'aime, je t'aime
Oh, oui je t'aime
Moi non plus
Oh mon amour

L'amour physique est sans issue
Je vais et je viens
Entre tes reins
Je vais et je viens
Et je me retiens

Non !
Maintenant !
Viens !

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added on the 2009-07-08 09:19:37 by Rob Rob
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\o/
added on the 2009-07-08 11:49:25 by MooZ MooZ
ah ouais mon fils adore !
Et ça aussi :

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added on the 2009-07-08 14:41:33 by faraday faraday
Ils quittent un à un le pays
Pour s'en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en revaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné
Les vieux ca n'était pas original
Quand ils s'essuyaient machinal
D'un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?

Avec leurs mains dessus leurs tetes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline
Qu'importent les jours les années
Ils avaient tous l'âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne
Les vignes elles courent dans la foret
Le vin ne sera plus tiré
C'était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus savoir qu'en faire
S'il ne vous tournait pas la tete

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?

Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l'autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n'y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s'en faire
Que l'heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l'on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?
added on the 2009-07-08 16:43:17 by maali maali
Zij verlaten een aan een het land
Voor zich hun leven erover gaan winnen
Ver van de aarde waar zij zijn ontstaan
Al lang droomden erover zij
Van de stad en zijn geheimen
Formica en van ciné
Oude d.w.z was niet origineel
Wanneer zij zich automatisch afdroogden
Van een achterkant van hecht de lippen
_ maar zij weten iedereen à propos
De kwartel of de jonge patrijs doden
En eten splitst van geit in boekdelen

Nochtans dat de berg mooi is
Hoe zich kan men voorstellen
Door een vlucht van zwaluwen te zien
Wat is de herfst zojuist aangekomen?

Met hun handen boven hun hoofden
Zij hadden murettes gestegen
Tot de top van de heuvel
Dat de dagen de jaren invoeren
Zij hadden alle goed ontstaane ziel
Pezig zoals een voet van wijngaard
De wijngaarden lopen zij in de boor
De wijn zal niet meer getrokken worden
Het was afschuwelijke piquette
Maar hij deed eeuwfeesten
A niet meer weten dat erover doen
Als hij u niet het zuigt richtte

Nochtans dat de berg mooi is
Hoe zich kan men voorstellen
Door een vlucht van zwaluwen te zien
Wat is de herfst zojuist aangekomen?

Twee geiten en vervolgens enkele schapen
Een goed jaar en ander niet
En zonder vakantie en zonder output
De meisjes willen aan de bal gaan
Er is niets van normaler
Dat om zijn leven te willen leven
Hun leven zullen zij politiemannen of ambtenaren zijn
Van wat zonder wachten erover tot stand te komen
Dat het uur van het pensioen luidt
Men moet weten watvan men houdt
En in zijn H.L.M. binnenkomen.
Kip aan de hormonen eten

Nochtans dat de berg mooi is
Hoe zich kan men voorstellen
Door een vlucht van zwaluwen te zien
Wat is de herfst zojuist aangekomen?
added on the 2009-07-08 16:54:46 by havoc havoc
Dans son vieux pardessus râpé,
Il s'en allait l'hiver, l'été,
Dans le petit matin frileux,
Mon vieux...

Y'avait qu'un dimanche par semaine,
Les autres jours, c'était la graine
Qu'il allait gagner comme on peut,
Mon vieux...

L'été, on allait voir la mer.
Tu vois, c'était pas la misère,
C'était pas non plus le paradis.
Eh ouais, tant pis...

Dans son vieux pardessus râpé,
Il a pris, pendant des années,
Le même autobus de banlieue,
Mon vieux...

Le soir, en rentrant du boulot,
Il s'asseyait sans dire un mot,
Il était du genre silencieux,
Mon veux...

Les dimanches étaient monotones,
On ne recevaient jamais personne.
Ça ne le rendait pas malheureux,
Je crois, mon vieux...

Dans son vieux pardessus râpé,
Les jours de paye, quand il rentrait,
On l'entendait gueuler un peu,
Mon vieux...

Nous, on connaissait la chanson,
Tout y passait : bourgeois, patron,
La gauche, la droite, même le Bon Dieu.
Avec mon vieux...

Chez nous, y'avait pas la télé,
C'est dehors que j'allais chercher,
Pendant quelques heures, l'évasion.
Je sais, c'est con...

Dire que j'ai passé des années
À coté de lui, sans le regarder.
On a à peine ouvert les yeux,
Nous deux...

J'aurais pu, c'était pas malin,
Faire avec lui, un bout de chemin
Ça l'aurait peut-être redu heureux
Mon veux...

Mais quand on a juste quinze ans,
On n'a pas le cœur assez grand
Pour y loger toutes ces choses-là
Tu vois...

Maintenant qu'il est loin d'ici,
En pensant à tout ça, je me dis:
J'aimerai bien qu'il soit près de moi,
Papa...
added on the 2009-07-08 16:58:36 by doh doh

ben putain .. bravo la france ... tout dans l'émotifs ... quand on fait se constat ... on comprends très bien pourquoi les médias arrivent si facilement à tenir le peuple par les couilles ...
added on the 2009-07-08 17:24:39 by esion esion
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added on the 2009-07-08 17:28:03 by havoc havoc
LOOL
added on the 2009-07-08 17:28:18 by esion esion
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added on the 2009-07-08 18:06:23 by maali maali



Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal !
Tous tes enfants qui t'aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu "Présent"

{Refrain:}
Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l'espérance
La Patrie renaîtra !
Maréchal, Maréchal, nous voilà !

Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois :
{au Refrain}

Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
"Français levons la tête,
Regardons l'avenir !"
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l'or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel :
{au Refrain}

La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail !
N'écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c'est la France,
La France, c'est Pétain !
{au Refrain}





added on the 2009-07-08 20:10:54 by nytrik nytrik
Thiéfaine - Exercice De Simple Provocation Avec 33 Fois Le Mot Coupable

J'me sens coupable d'avoir assassiné mon double dans le ventre de ma mère et de l'avoir mangé
J'me sens coupable d'avoir attenté à mon entité vitale en ayant tenté de me pendre avec mon cordon ombilical
J'me sens coupable d'avoir offensé et souillé la lumière du jour en essayant de me débarrasser du liquide amniotique qui recouvrait mes yeux la première fois où j'ai voulu voir où j'en étais
J'me sens coupable d'avoir méprisé tous ces petits barbares débiles insensibles, insipides et minables qui couraient en culottes courtes derrière un ballon dans les cours de récréation
Et j'me sens coupable d'avoir continué à les mépriser beaucoup plus tard encore alors qu'ils étaient déjà devenus des banquiers, des juges, des dealers, des épiciers, des fonctionnaires, des proxénètes, des évêques ou des chimpanzés névropathes
J'me sens coupable des lambeaux de leur âme déchirée par la honte et par les ricanements cyniques et confus de mes cellules nerveuses.
Je me sens coupable, coupable !

J'me sens coupable d'avoir été dans une vie antérieure l'une de ces charmantes petites créatures que l'on rencontre au fond des bouteilles de mescal et d'en ressentir à tout jamais un sentiment mélancolique de paradis perdu
J'me sens coupable d'être tombé d'un tabouret de bar dans un palace pour vieilles dames déguisées en rock-star, après avoir éclusé sept bouteilles de Dom Pé 67 dans le seul but d'obtenir des notes de frais à déduire de mes impôts
J'me sens coupable d'avoir arrêté de picoler alors qu'il y a des milliers d'envapés qui continuent chaque année à souffrir d'une cirrhose ou d'un cancer du foie ou des conséquences d'accidents provoqués par l'alcool
De même que j'me sens coupable d'avoir arrêté de fumer alors qu'il y a des milliers d'embrumés qui continuent chaque année à souffrir pour les mêmes raisons à décalquer sur les poumons en suivant les pointillés
Et j'me sens aussi coupable d'être tombé de cénobite en anachorète et d'avoir arrêté de partouzer alors qu'il y a des milliers d'obsédés qui continuent chaque année à souffrir d'un claquage de la bite, d'un durillon au clitoris, d'un anthrax max aux roubignolles, d'une overdose de chagatte folle, d'un lent pourrissement scrofuleux du scrotum et du gland, de gono, de blenno, de tréponèmes, de chancres mous, d'HIV ou de salpingite.
Je me sens coupable, coupable !

J'me sens coupable d'être né français, de parents français, d'arrière-arrière... etc. grands-parents français, dans un pays où les indigènes pendant l'occupation allemande écrivirent un si grand nombre de lettres de dénonciation que les nazis les plus compétents et les mieux expérimentés en matière de cruauté et de crimes contre l'humanité en furent stupéfaits et même un peu jaloux
J'me sens coupable de pouvoir affirmer qu'aujourd'hui ce genre de pratique de délation typiquement française est toujours en usage et je prends à témoin certains policiers compatissants, certains douaniers écoeurés, certains fonctionnaires de certaines administrations particulièrement troublés et choqués par ce genre de pratique
J'me sens coupable d'imaginer la tête laborieuse de certains de mes voisins, de certains de mes proches, de certaines de mes connaissances, de certains petits vieillards crapuleux, baveux, bavards, envieux et dérisoires, appliqués à écrire consciencieusement ce genre de chef-d'oeuvre de l'anonymat J'me sens coupable d'avoir une gueule à être dénoncé !
Je me sens coupable, coupable !

J'me sens coupable de garder mes lunettes noires de vagabond solitaire alors que la majorité de mes très chers compatriotes ont choisi de remettre leurs vieilles lunettes roses à travers lesquelles on peut voir les pitreries masturbatoires de la sociale en train de chanter c'est la turlutte finale
J'me sens coupable de remettre de jour en jour l'idée de me retirer chez mes Nibelungen intimes et privés, dans la partie la plus sombre de mon inconscient afin de m'y repaître de ma haine contre la race humaine et même contre certaines espèces animales particulièrement sordides, serviles et domestiques que sont les chiens, les chats, les chevaux, les chè-è-vres, les Tamagochis et les poissons rouges
J'me sens coupable de ne pas être mort le 30 septembre 1955, un peu après 17 heures 40, au volant du spyder Porsche 550 qui percuta le coupé Ford de monsieur Donald Turnupseed
J'me sens coupable d'avoir commencé d'arrêter de respirer alors qu'il y a quelque six milliards de joyeux fêtards crapoteux qui continuent de se battre entre-eux et de s'accrocher à leur triste petite part de néant cafardeux...

Je me sens coupable, coupable !
added on the 2009-07-08 21:14:59 by willbe willbe
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus tiré par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands et de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelques fois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareilles aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux des panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulement d'eau au milieu des bonacees,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés de punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instant.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombres aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, balottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabotteurs aux yeux blonds.
Et je voguais lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repéché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient couler à coups de trique
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future vigueur ? -

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leurs sillages aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
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added on the 2009-07-08 22:38:02 by RetroVM RetroVM

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